Histoire

Selon les délibérations du conseil municipal, l’école de garçons Saint-Joseph est ouverte de façon régulière à partir de septembre 1876. Elle est l’oeuvre des abbés Olivier de La Coste et Henri Bonnet, qui louent -sur leurs propres deniers- à la famille Proust la pension Lamidey, 26 rue Godefroy. Ils y font construire à leurs frais le bâtiment de l’école, baptisé le « chalet Saint Joseph ». La maison où se situe le bâtiment-direction est probablement l’ancienne pension Lamidey. A l’époque, l’école était également utilisée comme patronage de garçons. Des frères de la congrégation alsacienne des frères des écoles chrétiennes viennent prendre la direction de l’école et enseigner aux enfants de Puteaux. L’école est déficitaire car la situation précaire des familles ne leur permet pas de payer l’école. En 1901, l’école reçoit 150 enfants, c’est-à-dire le maximum de sa capacité d’accueil.

Conformément à la loi de 1901 qui, dans le cadre de la laïcisation de l’enseignement devenu public, oblige les congrégations à obtenir l’autorisation administrative d’enseigner, la direction de l’école Saint Joseph présente sa demande à la municipalité de Puteaux. Le débat a lieu en conseil municipal le 12 décembre 1901. Le maire, Charles Decroix, ouvre la séance. Marius Jacotot ne voit aucune utilité à maintenir cette école et propose un avis défavorable. Mais d’autres conseillers soutiennent que la liberté la plus complète doit être laissée aux chefs de famille en ce qui concerne l’instruction de leurs enfants. Finalement, c’est par 11 voix sur 19 conseillers présents, que l’école Saint-Joseph est autorisée à poursuivre son enseignement (la majorité requise était de 10 voix). Il s’en fallut de 2 voix pour que l’école Saint-Joseph ne soit obligée ce jour-là de fermer ses portes.

Mais la situation va très vite se dégrader. La lutte anticléricale n’est pas terminée. Un décret du 27 juin 1902 ordonne la fermeture des écoles tenues par des religieux et religieuses en situation irrégulière en application de la loi du 1er juillet 1901. Ces textes interdisent les congrégations enseignantes d’exercer leur activité. L’association anticléricale de Puteaux et l’opposition politique ont dès lors raison des Frères des écoles chrétiennes et des écoles des Filles de la charité. Dans une lettre du 23 juillet 1903, le directeur, le frère Léonard, fait des adieux déchirants à l’école qui va être confiée à des maîtres laïcs nommés par le curé de la paroisse. Pour les écoles de filles, le curé fait construire un baraquement rue Roque-de-Fillol pour poursuivre, avec des enseignants laïcs, la présence d’une école catholique de filles. La rentrée de septembre 1903 se fait avec un nouveau directeur, Jean Toumazon, qui obtient l’agrément de la mairie. Une dizaine de directeurs et directrices se succèderont jusqu’à l’actuelle direction.

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